Le lieu
Le lieu
La grande salle de spectacle en amphithéâtre accessible aux personnes à mobilité réduite / 456 places assises / surface totale de la scène 255 m2Restauration et bar sur place.
• La terrase végétale et son bar (la campagne à Paris)
Adresse : 106 rue Brancion 75015 Paris
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• Historique du théâtre
Le Monfort Théâtre est situé dans le 15e arrondissement, auparavant ce n'était pas encore Paris mais la petite commune de Vaugirard. On y cultivait des vignes et on fabriquait du vin. Le théâtre est précisément situé sur le vignoble du lieu-dit « des morillons ». On voit encore aujourd'hui quelques pieds de vignes dans le Parc Georges Brassens. La commune de Vaugirard intégra Paris en 1860. Les vignes seront remplacées par des abattoirs.
Les abattoirs de Vaugirard et le marché aux chevaux :
Les abattoirs ouvrent en 1898 et étaient divisés en deux parties, d'un côté on y abattait des chevaux, des ânes et des mulets (après 1870 et, la fin de la guerre, la viande de cheval était distribuée aux populations en raison d'une pénurie de viande. On disait aussi que la viande de cheval permettait de lutter contre la tuberculose et l'anémie) et dans une seconde partie, des bovins et des ovins.
Pourquoi installer des abattoirs à cet endroit de la capitale ?
Parce qu'il faut que les nuisances dégagés par cette activité dérangent le moins possible les gens, donc, autant que cela se fasse en périphérie de la ville. Le chemin de fer de la Petite Ceinture relie les abattoirs au reste de la ville et permettait d'acheminer les bêtes. Il existe à cette époque plusieurs bâtiments, des écuries, des bergeries, de grands greniers. Au total, près de 25 000 mètres carrés d'espace.
En 1907 un marché aux chevaux ouvre sous les Halles de la rue Brancion. Le marché aux chevaux était très important. Une grande partie des chevaux présentés sur le marché n'était pas destinée à la boucherie. Il faut dire qu'à l'époque le cheval et la mule étaient les principaux moyens de locomotion.
Le Parc Georges Brassens :
Entre 1976 et 1984 le site est en travaux. Le marché aux chevaux et les abattoirs sont transformés en jardin et deviennent le parc Georges-Brassens. On y trouve des vestiges de l'époque des abattoirs : le beffroi, point central du marché à la criée, les deux halles aux chevaux en bordure de la rue Brancion et devant l'entrée du jardin, deux statues de bœufs.
• Silvia Monfort :
En 1979, Silvia Monfort s'installe sur le site des anciens abattoirs de Vaugirard avec deux chapiteaux : un pour le théâtre et un pour le cirque. Silvia Monfort est comédienne, metteur en scène, écrivain, elle naît en 1923 et meurt en 1991. Elle est connue pour ses rôles de tragédienne et pour son militantisme en faveur de la création, du cirque et d'un théâtre populaire. Elle participe au premier Festival d'Avignon
Silvia Monfort a beaucoup œuvré pour la décentralisation culturelle. Au début du 20e siècle, le théâtre existe surtout à Paris. En dehors des parisiens, peu de personnes peuvent assister à un spectacle. Certains artistes comme Silvia Monfort vont tenter de se rapprocher du peuple, en allant jouer et monter des spectacles en province. Durant les années soixante, elle a joué avec Jean Danet et les Tréteaux de France : théâtre itinérant, créé en 1959. Chaque soir, ils jouaient sous un chapiteau dans une ville différente, proposant des pièces nouvelles et contemporaines en alternance avec le répertoire classique.
Par ailleurs, le théâtre est un loisir réservé aux plus riches et aux catégories sociales supérieures. En 1950 Jeanne Laurent, sous-directeur du théâtre et de la musique au ministère de l'éducation nationale, décide au début des années cinquante de lancer à Paris un vaste théâtre ouvert au plus large public : le Théâtre National Populaire. Jean Vilar qui animait le festival d'Avignon depuis 1947, fut nommé directeur du TNP en 1951. Le TNP doit avoir comme objectif premier de s'ouvrir aux spectateurs les plus défavorisés, non pour les flatter ou les distraire, mais pour leur donner accès au répertoire le plus haut, joué avec la plus grande ambition artistique. Il s'agit bien de " faire partager au plus grand nombre ce que l'on a cru devoir réserver jusqu'ici à une élite "parce que le " théâtre est une nourriture aussi indispensable à la vie que le pain et le vin " : d'où l'affirmation, devenue célèbre que " le théâtre, au premier chef, est un service public, tout comme le gaz, l'eau, l'électricité ".
Pour aller vers le peuple, Silvia Monfort et toutes les personnes concernées par l'aventure du TNP, vont agir et proposer des solutions. Pour servir cette ambition, il y a d'abord tout un travail d'organisation à faire. Il faut s'intéresser au public sans relâche, pour lui rendre le théâtre accessible et familier (prix des places, accueil en musique, possibilités de restauration, horaires, gratuité des services, etc.) et pour le préparer à apprécier les œuvres proposées (publication d'une revue, Bref, prises de parole sur les lieux de travail, liens avec les comités d'entreprise, travail avec des associations de spectateurs, etc.). Ils vont notamment demander des financements publics pour les aider à baisser le coût de la place de théâtre, ils vont mettre à disposition des autocars pour que les ouvriers puissent venir après le travail au théâtre, instaurer la gratuité des vestiaires, créer des temps d'échanges et de paroles autour des spectacles etc....on appelle cela « la démocratisation culturelle »
Silvia Monfort a créé avec Alexis Grüss la première école de cirque et de mime en France : « l'école au Carré ». La formation aux arts du cirque jusqu'alors transmise par la tradition familiale devient accessible à tous.
Pendant dix ans, le Carré Silvia Monfort accueille le public sous chapiteau. Mais quand le vent s'engouffre sous la bâche du chapiteau, la bâche se met à claquer et empêche le public d'entendre correctement la voix des comédiens. En 1986 Silvia Monfort décide de commander à l'architecte Claude Parent la construction d'un théâtre en « dur » pour remédier à ce problème. Malheureusement, elle décède quelques mois avant la fin des travaux de construction. Grâce à Claude Parent le Carré Silvia Monfort prend la forme d'une pyramide hexagonale de 23 mètres de haut donnant sur le parc Georges Brassens. En 1992 la Ville de Paris nomme Régis Santon directeur du « Théâtre Silvia Monfort ». Il va le diriger jusqu'en juin 2009.
• 2009, le nouveau projet du Monfort :
En 2009, Laurence de Magalhaes et Stéphane Ricordel deviennent les nouveaux directeurs du théâtre. Pour montrer aux publics que la direction a changé et que la programmation sera plus contemporaine, ils vont modifier le nom du théâtre, décorer le théâtre, les loges et aménager la terrasse en jardin. Bref, ils vont imposer leur style, leur univers et tenter de rendre le lieu plus chaleureux et accueillant.
Les Arts Sauts : Avant de diriger le Monfort, Laurence de Magalhaes et Stéphane Ricordel avaient créé en 1993 avec 35 artistes la compagnie les Arts Sauts, une compagnie de nouveau cirque dédiée à la pratique du trapèze volant. La compagnie des Arts Sauts présentait ses spectacles sous un chapiteau en forme de bulle. Ils ont voyagé partout dans le monde pendant 15 ans. L'aventure des Arts Sauts s'est terminée en 2007, après la chute et l'accident de l'un des voltigeurs de la compagnie, Fabrice Champion. En tout, ils auront donné plus de 1500 représentations dans 57 pays.
Quelle est la programmation du Monfort ? Elle est pluridisciplinaire, on y présente du théâtre, du cirque contemporain, de la marionnette, de la danse, de la musique. Elle est contemporaine. Le Monfort propose des spectacles créés par des artistes d'aujourd'hui, c'est à dire des artistes qui se saisissent du présent pour poser un regard sur le monde.